En lisant une publicité émanant d'une grande enseigne de bricolage, une annonce a attiré mon attention : il est possible de s'inscrire en magasin afin de participer à un atelier en vue de réaliser un hôtel à insectes. Nous reproduisons cet encart en évitant bien évidemment de citer l'entreprise concernée.
Il est question d'aider à la survie des insectes; En ces temps de perte de la biodiversité, l'atelier paraît judicieux.
En effet, il y a quelques dizaines d'années, les insectes se réfugiaient dans des sites naturels, des anfractuosités de rochers, du bois mort. Ils pouvaient aussi trouver un abri dans quelque fagot oublié ou au coeur d'un tas de planches. Tout cela semble appartenir désormais à une autre époque : l'homme évolue, les insectes aussi.
Ainsi, un hôtel devient nécessaire, l'insecte ne se contente plus d'un abri provisoire pour hiberner. Un minimum de confort s'impose. Il s'agit désormais de trouver le repos et se reproduire dans des conditions décentes, c'est ce que signale l'annonce.
Nous voilà au coeur du sujet la baisse dramatique des populations d'insectes est assurément liée au manque d'hôtels où chacun peut trouver le partenaire idéal afin d'assurer une descendance. La copulation est facilitée lorsque l'on se trouve dans une structure confortable, personne ne me contredira sur ce point. De là à faire un parallèle avec AirBnb qui pourrait agir en diminuant la baisse de la natalité, il y a une marche que je ne franchirai pas.
Mais faut-il croire les écolos qui insinuent que la raréfaction des insectes est liée à l'épandage des pesticides, au broyage des bas-côtés, aux reboisements abusifs, aux drainages, à la diminution des prairies naturelles et qui évoquent des causes plus ou moins fallacieuses ? En fait, nous devrions plutôt investir dans le logement pour les insectes.
Un aspect peut déranger : dans le magasin qui propose l'atelier, on trouve un imposant rayon où il est vendu tous les produits possibles et imaginables afin d'éliminer les insectes. En première ligne ceux qui peuvent trouver refuge dans l'hôtel, qu'ils soient diptères, hyménoptères, coléoptères, lépidoptères, hémiptères, etc... Là, il est permis de se poser des questions, la contradiction est flagrante.
Mais les personnes qui ont conçu l'atelier pensent peut-être qu'il y des bons insectes qu'il faut protéger et des mauvais qu'il est nécessaire de détruire ? Comment vont-ils faire pour empêcher l'accès aux indésirables ? C'est particulièrement difficile pour les insectes migrants qui ne sont pas présents dans l'environnement immédiat de l'hôtel quand on le met en place.
Mais après réflexion, j'ai pensé que les responsables de l'entreprise, conscients des méfaits qu'ils exercent sur la biodiversité ont été pris de remords. Dans un rayon du magasin, on tue. dans un atelier, on aide à survivre. Bon, dans les deux cas, on gagne de l'argent. Mais je ne veux pas croire à un procédé bassement mercantile. puisque ce magasin propose une carte de fidélité vraiment intéressante. Avec celle-ci, je suis sûr que je vais pouvoir construire un hôtel à insectes à petit prix.
la nuit dernière, je me suis réveillé en sursaut, ruisselant de sueur.
Certes, cette canicule des derniers jours de juin est difficile pour l'organisme.
Mais j'ai eu un terrible cauchemar. cette publicité d'hôtel à insectes est intervenue au coeur de ma nuit... Cette enseigne de bricolage ne propose pas un atelier anodin. Dans mon cauchemar, la construction de l'hôtel était remarquable, j'en avais réalisé un et des myriades d'insectes se précipitaient afin de profiter des conditions exceptionnelles que je proposais. On pouvait comparer cet engouement à l'attractivité d'un paquebot de croisière pour certains humains. L'hôtel à insectes était littéralement assailli. Et tout à coup, une main assassine projeta sur ma construction le contenu d'une bombe insecticide.
La fin était sordide... Les images de l'hôtel Dreesen à Godesberg le 30 juin 1934 ont ressurgi.
Etre naturaliste ou historien, c'est difficile. Il faut vivre malgré les massacres.
En lisant une publicité émanant d’une grande surface de bricolage, une annonce a attiré mon attention : il est possible de s’inscrire en magasin afin de participer à un atelier en vue de réaliser un hôtel à insectes. Nous reproduisons cet encart en évitant bien évidemment de citer l’entreprise concernée.
Il est question d’aider à la survie des insectes. En ces temps de perte de biodiversité, l’atelier paraît judicieux.
En effet, il y a quelques dizaines d’années, les insectes se réfugiaient dans des sites naturels, des anfractuosités de rochers, du bois mort. Ils pouvaient aussi trouver un abri dans quelque fagot oublié, au sein d’un tas de tuiles ou au cœur d’un amas de planches. Tout cela semble appartenir désormais à une autre époque : l’homme évolue, les insectes aussi. Ainsi, un hôtel devient nécessaire, l’insecte ne se contente plus d’un abri provisoire pour hiberner. Un minimum de confort s’impose. Il s’agit désormais de trouver le repos et se reproduire dans des conditions décentes, c’est ce que signale l’annonce. Nous voilà au cœur du sujet : la baisse dramatique des populations d’insectes est assurément liée au manque d’hôtels où chacun peut trouver le partenaire idéal afin d’assurer une descendance. La copulation est facilitée lorsque l’on se trouve dans une structure confortable, personne ne me contredira sur ce point. De là à faire un parallèle avec airBnb qui pourrait agir en diminuant la baisse de la natalité, il y a une marche que je ne franchirai pas.
Les écologistes pensent que la raréfaction des insectes est liée à l’épandage des pesticides, au broyage des bas-côtés, aux reboisements abusifs, aux drainages, à la diminution des prairies naturelles, et de multiples causes qui seraient donc fallacieuses ?. Voici une réponse claire et nette : nous devons plutôt investir dans le logement pour les insectes.
Un aspect peut déranger : dans le magasin qui propose l’atelier, on trouve un imposant rayon où il est vendu tous les produits possibles et imaginables afin d’éliminer les insectes. En première ligne ceux qui peuvent trouver refuge dans l’hôtel, qu’ils soient diptères, hyménoptères, coléoptères, lépidoptères, hémiptères, etc…. . Là, il est permis de se poser des questions, la contradiction est flagrante.
Mais les personnes qui ont conçu l’atelier pensent peut-être qu’il y a des bons insectes qu’il faut protéger et des mauvais qu’il est nécessaire de détruire ? Comment vont-ils faire pour empêcher l’accès aux indésirables ? C’est particulièrement difficile pour les insectes migrants qui ne sont pas présents dans l’environnement immédiat de l’hôtel quand on le met en place.
Mais après réflexion, j’ai pensé que les responsables de l’entreprise, conscients des méfaits qu’ils exercent sur la biodiversité ont été pris de remords. Dans un rayon du magasin, on tue. Dans un atelier, on aide à survivre. Bon, dans les deux cas, on gagne de l’argent. Mais je ne veux pas croire à un procédé bassement mercantile puisque ce magasin propose une carte de fidélité vraiment intéressante. Avec celle-ci, je suis sûr que je vais pouvoir construire un hôtel à insectes pour un tout petit prix.
La nuit dernière, je me suis réveillé en sursaut, ruisselant de sueur. Certes, cette canicule des derniers jours de juin est difficile pour l’organisme. Mais j’ai eu un terrible cauchemar. Cette publicité d’hôtel à insectes est intervenue au cœur de ma nuit… Cette enseigne de bricolage ne propose pas un atelier anodin. Dans mon cauchemar, la construction de l’hôtel était remarquable, j’en avais réalisé un, et des myriades d’insectes se précipitaient afin de profiter des conditions exceptionnelles que je proposais. On pouvait comparer cet engouement à l’attractivité d’un paquebot de croisière pour certains humains. L’hôtel à insectes était littéralement assailli. Et tout à coup une main assassine projeta sur ma construction le contenu d’une bombe insecticide.
La fin était sordide… Les images de l’hôtel Dreesen à Godesberg le 30 Juin 1934 ont ressurgi.
Etre naturaliste ou historien, c’est difficile. Il faut vivre malgré les massacres.